Les nuits de Paris de plus en plus courtes

16-06-2007 à 14:45:47
Les nuits de Paris de plus en plus courtes


La fête et Paris font-ils bon ménage? Le Batofar, une péniche électro amarrée quai François-Mauriac (13e) reprendra son activité ce soir après deux semaines de fermeture administrative. Le Pulp, temple des nuits lesbiennes, baissera définitivement le rideau samedi soir (lire ci-contre). Et le Triptyque est à deux doigts de mettre la clé sous la porte.

Chez Technopol, une association de défense des musiques électroniques, Christophe Vix, le président, doute un peu depuis ces récents événements. « On est en train de perdre tous nos lieux alternatifs. Il est de plus en plus difficile d'exploiter un club. » Et le couperet tombe : « Paris devient ringard par rapport à d'autres capitales. Peu d'étrangers viennent chez nous faire la fête, et les Parisiens qui aiment le son vont à l'étranger. » A Londres, Barcelone, Bruxelles, Berlin, plus pointus et moins guindés. « Il faut dire que là-bas, c'est mieux organisé. Amsterdam s'est même dotée d'un maire de nuit ! », enrage Christophe Vix. Ami Sarr, responsable du Batofar, craint de son côté que « Paris ne s'endorme, car il n'y a jamais eu autant de fermetures de lieux musicaux nocturnes ».

A la Mairie de Paris, où l'on a créé un observatoire des lieux de diffusion musicale en 2002, on assure tout faire pour préserver la fête. Mais Christophe Girard, adjoint (PS) chargé de la Culture, constate que « le climat général a changé. Les manifestations décalées ne sont plus les bienvenues. Les gens ne veulent pas de bruit. » Chez Technopol, où l'on fait le même constat, on parle de créer « un pôle festif extérieur, séparé des habitations, où l'on ne dérangerait personne ».
Alors, quel est le problème du clubbing à la française selon vous? Donnez-nous votre avis, ci-dessous...
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16-06-2007 à 14:41:45

Des clubs jugés trop bruyants et à la santé financière fragile


Les sanctions prises à l'encontre des établissements de nuit parisiens se seraient durcies depuis le début de l'année, selon l'observatoire des lieux culturels de nuit de la Ville. Ce soir, le Batofar rouvrira ses portes après deux semaines de fermeture administrative pour une histoire de stupéfiants à l'extérieur du club. Soit « 50 000 € de pertes », chiffre Ami Sarr, responsable du lieu. En février, la Maroquinerie (20e arrondissement) avait dû fermer trois jours après une émeute à la sortie d'un concert.

Christophe Girard, adjoint (PS) chargé de la Culture, estime qu'il est « plus difficile de négocier avec la préfecture de police depuis janvier » et raconte qu'il a dû traiter le cas du Nouveau Casino, du Glaz'Art, du Divan du monde ou du Café de la Danse, des temples de la capitale, accusés d'être trop bruyants.

Autre sujet d'inquiétude pour les clubs : leur équilibre financier semble fragile. Le Triptyque, une scène qui avait ouvert rue Montmartre en 2003, est au bord de la liquidation judiciaire. « Le projet perd énormément d'argent. C'est très difficile de tenir ce genre de lieu lorsque l'on n'est pas du métier », explique Guillaume Descamps, chargé de mission à la direction de la Culture de la Ville de Paris. Pour lui, les novices dans le métier n'ont aucune chance : « La Flèche d'Or (20e), aujourd'hui bondée, avait connu le même type de mésaventure avant l'arrivée de son programmateur actuel. Il a trouvé le bon concept et ça marche du tonnerre de Dieu. »

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16-06-2007 à 14:43:13
Le Pulp, temple lesbien de l'électro, met la clé sous la porte demain


« Accessoirement, c'est LE soir de fermeture du Pulp », annonce le site Internet du célèbre club parisien à propos de la soirée de samedi. En guise de baroud d'honneur, ses dirigeants prévoient « une soirée à 10 € au profit du PNPN : le parti national des patrons nécessiteux ». Le rideau se baissera dimanche, à 9 h du matin. « On fermera les portes à jamais », prévient le club.

Le propriétaire des murs a vendu l'immeuble, où des logements vont être créés, et les locataires doivent plier platines. Pour les fondateurs du lieu, c'est la fin de dix années de « combat musical et politique », selon les termes de Michèle, la patronne du Pulp. La fin du plus gros QG de filles de la capitale, connu pour ses très bonnes soirées électro et les DJ qu'il a lancés, comme Jennifer Cardini, Ivan Smagghe, Scratch Massive ou Chloé.

Dans les rangs de Technopol, association de promotion des musiques électroniques, on a bien du mal à citer les quelques lieux parisiens où les filles pourront se retrouver après la disparition du Pulp. « Il y a Le Troisième Lieu, qui fait des soirées pour filles, le Rive Gauche ou l'Insolite », énumère, peu convaincu, Christophe Vix, président de Technopol.

Avec le Pulp, c'est également l'Entracte qui ferme ses portes, un dancing légendaire qui ouvrait tous les après-midi en lieu et place du club lesbien. Et encore le Vinyl, un club électro situé dans le même immeuble.

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16-06-2007 à 14:45:23

Quatre lieux alternatifs vont ouvrir



Si certains clubs ont du mal à maintenir leur activité, les projets d'ouverture ne manquent cependant pas. Deux lieux privés et deux municipaux devraient voir le jour d'ici au printemps 2008.

Une nouvelle péniche va être amarrée au port de la gare (13e), devant la bibliothèque François-Mitterrand, près du Batofar et de la Guinguette Pirate, au printemps 2008. Elle s'appellera le Petit Bain et proposera des concerts de musiques actuelles et de musiques du monde. Des salles de répétition, un studio et un disquaire indépendant devraient également embarquer à bord.

Le club Mima (musiques improvisées et musiques actuelles) devrait ouvrir ses portes, également au printemps 2008, dans le 11e. Il proposera des concerts de jazz en début de soirée, puis virera électro, hip-hop et rock en seconde partie.

La Maison des Métallos va ouvrir en septembre dans le quartier de Belleville (11e). Elle sera munie d'une salle de concert et de répétition de 300 places en sous-sol. Au rez-de-chaussée, une pièce sous verrière accueillera des expos.

Les Trois Baudets, salle mythique qui accueillait Brassens, Brel ou Gréco dans les années 1950, va renouer avec ses premières amours. La Ville a racheté les lieux en 1995 et va le rouvrir au premier trimestre 2008 avec une programmation autour de la chanson francophone.

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16-06-2007 à 14:45:47
Jérémy Saint-Prix, 25 ans

Cofondateur de sortiraparis.com

« Le clubbing reste très bon à Paris car des DJ internationaux viennent toutes les semaines. Mais les soirées sont moins conviviales qu'ailleurs, parce que la sélection est rude. Au Paris-Paris, même si la boîte est vide, ils font poireauter cinquante personnes dehors. Au Baron, il faut se présenter tous les soirs de la semaine, et à la fin, vous pouvez entrer. Du coup, les gens veulent sortir du circuit des clubs, se retrouver dans des endroits inhabituels. Ou ils vont à l'étranger. A Berlin, la techno est excellente. »

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